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Poings levés

Dernière mise à jour : janvier 2023


Trevor Martyn, Breonna Taylor, Ahmaud Arbery, David McAtee, Tony McDade, Cameron Lamb, Alton Sterling, Philando Castile, Nina Pop, Eric Garner… Autant de destins noirs tragiques, auxquels s’ajoute celui de George Floyd, afro-américain mort asphyxié par un policier blanc à Minneapolis le 25 mai 2020, après une agonie de 8 minutes & 46 secondes ! Un décès devenu le symbole des violences policières & racistes subies par la communauté noire aux USA.

Il y a quelques années, on a cru que l’élection du président noir Barack Obama annonçait une Amérique post-raciale & la fin de la suprématie blanche, mais c’était illusoire : sur la terre de l’oncle Sam, les meurtres de noirs par la police, l’injustice & les discriminations raciales perdurent. Mais ne nous y trompons pas, les faits ne touchent pas que les USA, le problème est d’ordre mondial, & la France, le pays des Droits de l’Homme & du Citoyen, n’y échappe pas. L’histoire d’Adama Traoré & le combat que mène sa famille en sont une illustration. Pourtant, nulle part dans le monde, les forces de l’ordre n’ont pour mission d’insulter, de violenter, ni de tuer des citoyens, & ce, quelle que soit leur couleur ou leur origine.

De quoi polariser l’opinion publique sur le carnage du racisme, sur 400 longues années de discriminations raciales, & sur la nécessité de changer radicalement le système. Quant à moi, je souhaite partager avec vous mes (humbles) pistes de réflexion sur l’anti-racisme & la lutte contre les discriminations raciales.


Etre soi. S’aimer. Etre en paix. Avoir confiance. Profiter de l’instant présent. S’inspirer. Pour recevoir la Happy newsletter So Wonderflow, c’est par ici !



Ce n’est qu’un début


Je sais bien qu’écrire un post sur mon blog ou utiliser ma newsletter pour montrer mon indignation & mon engagement n’est pas suffisant. De même qu’il n’est pas suffisant de poster de citations anti-racistes sur Insta, ou d’être solidaire du mouvement #Black Lives Matter sur les réseaux sociaux. Mais c’est un début. Ne pas accepter. Ne pas tolérer. Ne pas se taire.

Nous avons tous un rôle à jouer contre le racisme : comment est-il possible d'accepter d'évoluer dans un monde gangrené par la violence, le racisme & l’oppression des minorités ? Comment est-il possible de ne pas se préoccuper de mieux vivre ensemble ? N'est-il pas de la responsabilité de chacun de lutter contre la pression raciste autant que faire se peut ? N'acceptons pas. Ne tolérons pas. Ne nous taisons pas.


Omerta brisée, conscientisation en cours

La pilule est difficile à avaler, mais si on vit avec complaisance dans un système raciste, on devient de facto raciste. Parce qu’en acceptant implicitement ces institutions, on s’en rend inévitablement complice. La prise de conscience est un premier pas vers l’action.

Rappelons également qu’en tant que blanc, les droits dus à tous les êtres humains nous sont automatiquement assurés alors que les discriminés en sont partiellement privés. Nous tirons aussi des avantages collatéraux d’injustices qu’ils subissent, c’est ce qu’on appelle les privilèges blancs, dont nous ne nous rendons pas forcément compte. Par exemple, quand un blanc recherche un job, le racisme lui évite la concurrence des personnes discriminées, & lui assure ainsi de plus grandes chances d’accès à l’emploi. Lorsque la police se concentre sur des contrôles d’identité aux faciès, cela évite aux blancs d’y être soumis. En gros, être blanc octroie plus de confort & de sécurité que de ne pas l’être. C’est un passeport pour la tranquillité. Les différences de traitement en fonction de la couleur de peau ne sont pas normales ni acceptables, & cela doit changer.

Enfin, en évoluant dans un système raciste, on s’imprègne inconsciemment de certaines croyances que l’on intériorise : qui, quelle que soit sa couleur ou son origine, n’a jamais pensé, dit, ou fait quelque chose de raciste une fois dans sa vie, sans même l’intention de blesser qui que ce soit ? Même si ce n’est pas une démarche facile, c’est en reconnaissant ses propres biais & son propre racisme que l’on peut travailler à les déconstruire.


Auto-éducation & piqûre de ‘’Black culture’’

Mon entourage proche est d’origine diversifiée, ce qui me permet d’avoir des discussions quasi sans filtre sur le racisme & d’avoir le point de vue de personnes directement touchées au quotidien. Des échanges qui m’incitent d’autant plus à l’auto-éducation : les articles, essais, peintures, chansons, films, livres, magazines, poèmes etc ne manquent pas & sont riches d’enseignement. De rapides recherches sur le net ou à la bibliothèque de votre quartier vous permettront de trouver beaucoup de pépites… J’ai aussi mis, en fin de post, quelques liens éclairants, dont une playlist de mon cru (chansons, discours, témoignages, hommages, podcasts ...).

L'espace d'un instant, j’aimerais revenir sur un événement : si Christophe Colomb nous a été un temps présenté comme l’explorateur émérite qui a découvert l’Amérique en 1492, la réalité est différente. Cette terre a en fait été découverte par d’autres navigateurs plusieurs siècles avant lui. Christophe Colomb, persuadé d’atteindre les Indes, a découvert l’île de Guanahami (dans les Bahamas actuelles), Cuba, Hispaniola (Haïti), la Guadeloupe, la Dominique, Puerto Rico, Trinidad, & Xaymaca (la Jamaïque). Enfin, il a fait massacrer les populations autochtones (Arawaks, Taïnos, Caraïbes), & est à l’origine du commerce triangulaire. & la suite de l’histoire, vous le savez, n’est pas plus réjouissante... Wikipédia en donne un aperçu explicite.


Des livres que j'ai lus sur le racisme & la discrimination, ceux-ci m'ont particulièrement appris, je vous les recommande si vous aimez lire : ''Where do we go from here'' de Matin Luther King, ''Le combat d'Adama'' d'Assa Traoré & Geoffroy de Lagasnerie, ''Understanding & dismantling racism'' de Joseph Barndt, ''Ce que je dois'' de Léopold Sendar Séghor, ''Up from slavery'' de Boker T. Washington, ''La domination policière'' de Mathieu Rigouste, ''Tant que je serai noire'' de Maya Angelou, ''La prochaine fois le feu'' de James Baldwin, ''Panthères noires'' de Tom Van Earsel, ''American prophet'' de Paul Beatty, ''La condition noire'' de Pap Ndiaye, l'autobiographie de Malcom X, ''Le racisme est un problème de blancs'' de Reni Eddo-Lodge, ''White fragility'' de Dr Di Angelo, ''Discours sur le colonialisme'' d'Aimé Césaire, ''Flic : un journaliste a infiltré la police'' de Valentin Gendrot.


Outre ces lectures, je vous invite à faire un tour sur Art Z & la page Black Lives Matter de la Tate Gallery qui présentent de talentueux artistes & leurs œuvres. Respect également au monde du street art qui, un peu partout dans le monde, dénonce les inégalités raciales, rend hommage aux victimes de discriminations.

Enfin, comme on est très cinéphile chez moi, j’ai visionné un certain nombre de documentaires, séries, courts & longs métrages sur le racisme & la xénophobie. La cinquantaine de références que je cite ci-dessous sont poignantes & particulièrement instructives, n'hésitez pas à les découvrir :

Palmeras en la nieve, La couleur de la victoire, 42, The birth of a nation, Le majordome, 12 ans d’esclavage, The birth of a nation, Invictus, L’esclave libre, La couleur des sentiments, American History X, Mississipi Burning, Rue case nègre, L.A. 92, Django Unchained, Monsters and men, Mandela : un long chemin vers la liberté, Deacons for defense, Saving Lincoln, What you gonna do when the world’s on fire ?, The secret de Lily Owens, BlacKkKlansman, L'histoire de Kalief Browder, Winnie Mandela, Red tails, Just Mercy, Selma, Case départ, La couleur Pourpre, Free state of Jones, Do the right thing, Chocolat, Hotel Rwanda, Pas d'histoires ! 12 regards sur le racisme au quotidien, Queen and Slim, The Intruder, The Banker, Malcom X, Ragtime, Loving, Si Beale Street pouvait parler, Green Book : sur les routes du sud, La haine qu’on donne, Mudbound, Harriett, Les figures de l’ombre, Zulu, Free Angela, Black Panthers, Je ne suis pas votre nègre, America : in the King Years, 13ème, Dans leur Regard, Amerrika, Hello privilege it's me Chelsea…

J’allais oublier, si cela vous intéresse, Oprah Winfrey a animé, les 9 et 10 juin 2020, un débat appelé ‘’OWN Spotlight: Where Do We Go From Here?’’ sur le racisme aux Etats-Unis. Vous trouverez les deux parties de l’émission dans ma playlist, disponible en fin d’article. & des documentaires très intéressants sont diffusés toute l’année sur France O également.


Je partage ce que j’ai appris

Le savoir sert notamment à briser le mur de l’indifférence & ouvrir les yeux. Une fois qu’on a travaillé à déconstruire son propre racisme & élargir son angle de vue, on peut inciter nos proches à faire de même. C’est ce que j’essaie de faire.

Il est important de discuter ouvertement des effets du racisme avec sa famille, ses amis, ses collègues, de sensibiliser les autres aux problèmes des brutalités policières, de la discrimination. Plus il y aura d’alliés de la cause, plus des changements sociaux structurels pérennes pourront voir le jour.


Quand le langage est un outil de pacification

Lorsque que nous communiquons, oralement ou par écrit, nous choisissons les mots que nous utilisons, le ton que nous employons, & les anecdotes que nous racontons. Que ce soit dans les discussions entre amis, dans les textos échangés, sur les forums, dans la presse… Il est nécessaire de prêter une attention particulière à la façon dont nous nous exprimons sur ce qui touche les sujets sensibles, dont le racisme, pour éviter d’offenser les victimes d’une part, & contribuer à changer les mentalités d’autre part. Car les mots contribuent à penser la réalité.


& puis, s’exprimer est une chose, savoir écouter en est une autre. Parfois, il faut se taire. Quand une personne nous relate une situation de racisme dont elle a été victime, elle n’attend probablement pas que sa parole soit mise en doute ou que l’on compare sa situation à nos anecdotes personnelles.


De même, en tant que personne blanche, quand on est témoin de discrimination ou de comportement raciste, que ce soit au travail, au supermarché, ou ailleurs, on peut s'interposer posément, ou filmer avec notre smartphone pour ensuite dénoncer les faits.



Elever des enfants conscients du racisme

Lorsque l’on a des enfants, même jeunes, je pense qu’il est nécessaire de leur expliquer ce que sont les discriminations & le racisme. Avec des mots & des supports adaptés à leur âge bien sûr (je vous indique un super podcast en fin d’article). A mon sens, il est préférable de ne pas attendre qu’ils s’y retrouvent confrontés d’une façon ou d’une autre. Ca fait partie du travail de parent que de leur apprendre ce que sont le multiculturalisme & la diversité, de leur inculquer la TOLERANCE, le RESPECT, la RICHESSES DES DIFFERENCES. Il existe une multitude de supports (livres, dessins animés…) très bien conçus pour les sensibiliser au racisme & les aider à devenir de fervents anti-racistes, à l’instar des nombreux ados qui se mobilisent actuellement.


En effet, sur Tik Tok, plateforme à la base légère & fun dont raffole la génération Z, il souffle un fort vent de militantisme : nombre d’abonnés suivent les vidéos relatives au mouvement #Blacklivesmatter & participent aux challenges créatifs comme Check your privilege. Des influenceuses telle Charli d’Amelio soutiennent la cause, & ‘’This is America’’ de Childish Gambino (dénonçant les meurtres de noirs par la police aux USA) est la musique phare du mouvement. Récemment, de nombreux jeunes ont décidé, via Tik Tok, de troller le meeting de campagne électorale de Trump à Tulsa.



Militantisme activé


L’activisme, c’est important pour faire bouger les lignes, & sur les nombreux moyens de s’engager, à l'instar des artistes racisés US qui ont dénoncé, via le hashtag OscarsSoWhite, le manque de visibilité de leur communauté dans le cinéma américain.


Il y a forcément a minima un moyen de militer qui convienne à chacun : signer des pétitions, diffuser des podcasts, écrire des articles, adhérer à des groupes, participer à des manifestations ou aider à leur support logistique, préparer des pancartes...


Par exemple, je soutiens Sos Racisme, & vous pouvez le faire aussi en les aidant financièrement ou bien en rejoignant leurs équipes : militantisme de terrain, éducation populaire, cyber militantisme, accompagnement juridique… J’ai également signé des pétitions dont Justice for Breonna, l’appel d’Omar Sy, Juneteenth. Il y en a de nombreuses autres disponibles en ligne, tout comme des opportunités de dons aux familles de victimes comme celles de George Floyd, Ahmaud Arbery, ou à des associations comme United Nations Human Rights



Consommer en connaissance de cause


On peut aussi faire attention aux valeurs que véhiculent les marques que l’on consomme, les entreprises que l’on soutient, & celles dans lesquelles on postule. Depuis très récemment, aux USA, des dizaines de compagnies comme Nike, Uber, Ben & Jerry’s, Tumblr, Spotify, The New York Times, Facebook ou encore Twitter considèrent Juneteenth comme jour férié et payé. Juneteenth commémore le 19 juin 1865, date de libération des esclaves afro-américains dans le sud confédéré. Reconnaître ce jour historique est une bonne chose, mais ne signifie pas pour autant que les entreprises aient une vision inclusive réelle. Dans les faits, le racisme & l'absence de diversité raciale persistent.


Par exemple, dans la tech, la Sillicon Valley est surnommée Segragated Valley, ce qui en dit long sur les entreprises qui y sont installées... (voir l’excellent article de Bitch Media en référence en fin de post). Dans le secteur de la beauté, le mouvement Pull Up Or Shut Up a appellé les entreprises à rendre publique le pourcentage de personnes noires qu’elles emploient ainsi que leur représentation aux postes de direction. Vous pouvez consulter les réponses d’entreprises comme Elf Cosmetics, Estée Lauder, Revlon, Glossier ou encore L’Oréal en bas de post.


En France, Laurianne Melierre a incité les médias & les marques françaises à la transparence sur la composition de leurs équipes. L’Obs, Nouvelles Ecoutes, ou encore Gaze ont publié leurs données. La RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) commence à développer l'inclusion & la diversité dans les sociétés.



Conclusion

Mettons-nous à la place des autres : trouverions-nous juste de subir ce qu’une partie de la population vit au quotidien en raison de sa couleur ? La réponse est sans appel, c’est non. Je sais que nous n’avons pas toutes les réponses, mais je sais aussi que l’altruisme & l’union font la force & que nos actions doivent être permanentes, au-delà de la tendance sociale & de la couverture médiatique actuelle. Nous vivons dans un pays dont la devise est Liberté, Egalité, Fraternité, nous nous devons d’actionner ces leviers & de défendre ces valeurs pour aller vers un monde de paix & d’unité.

Laetitia



Pour aller plus loin


Compte insta de Fiona Schmidt

Ouvrage de Reni Eddo-Lodge : Le racisme est un problème de blancs

Essai sur le privilège blanc : Unpacking the invisible Knapsack

Texte de Roxane Gay pour le NYTimes

Chanson de H.E.R. : I can't breathe

Ressources anti-racistes à destination des blancs par l'association Women Who Do Stuff


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