J’ai récemment visionné un reportage captivant sur Tokyo, dans lequel une jeune fille aborde le manque d'espace dans la capitale. Concrètement, son habitation, partagée avec ses parents & grands-parents, est trop petite pour y inclure un coin lecture, alors pour s’adonner à sa passion, elle se rend dans un café manga à deux pas de chez elle. Dans la salle de bains, il n’y a pas de place pour installer de baignoire, alors elle fréquente souvent les bains publics. & comme il n'est pas envisageable non plus d'avoir un animal de compagnie, elle passe quelques heures dans un bar à chats chaque semaine.
Comme de nombreux Tokyoïtes, elle s’est adaptée à son environnement & a fait du minimalisme sa philosophie de vie. Loin du cluttercore (tendance maximaliste), c'est un concept aux avantages nombreux, inspiré du zen japonais & du taoïsme chinois, qui a conquis l’Europe également, & moi la première ! Ca vous tente ?

Ma transition minimaliste
Mon lifestyle n’a pas toujours été orienté minimalisme : dans le passé, même si j’aimais les espaces épurés, j’adorais acheter des tonnes de vêtements & d’accessoires, des coups de cœur qui me servaient… ou pas ! Jusqu’au jour où, sans pour autant être atteinte de köpskam (honte d'acheter du neuf), j’ai réalisé que j’achetais pour compenser un stress, & que mes dépenses & objets généraient des émotions négatives, une sensation d’étouffement.
Tout a commencé à changer pour le mieux lorsque j’ai quitté mon poste pour me reconvertir dans le développement personnel. C’est à ce moment que j’ai découvert l’art de vivre minimaliste. Me concentrer sur ma quête d’essentiel & le détachement matériel m’a fait un bien fou, je me suis sentie légère & libérée.
Une réponse empreinte de simplicité
Nous vivons dans une société de consommation, dans laquelle il est difficile d’échapper aux sollicitations incessantes, aux envies & besoins sans cesse renouvelés. Nous consommons des biens, du temps, de l’espace… & cette course à la consommation nous stresse & nous épuise.
Le minimalisme est une réponse à cette surconsommation : c’est l’art de bien vivre avec le minimum, de garder que ce dont on a vraiment besoin, d’éliminer progressivement le superflu pour simplifier son quotidien, favoriser la clarté & le bien-être. On réalise que plus, ce n’est pas forcément mieux. On ne se prive pas, on ne fait entrer dans sa vie que ce qui nous est personnellement utile ou source de joie.
En cela, le minimalisme est d’ordre subjectif, & chacun le pratique à son échelle : certains vivent avec une centaine d’objets, tandis que pour d'autres, trier pour arriver à fermer leurs armoires est déjà un aboutissement notoire !
Ce mouvement ne se limite pas au matériel, c’est une invitation à choisir consciemment ce & ceux qu’on fait entrer dans sa vie. Il permet d’engager une réflexion sur la manière dont on occupe ses journées, de prendre du recul sur sa consommation & de focaliser davantage sur les choses positives qui sont présentes dans votre vie. Plus d'être & moins d'avoir.
Le désencombrement libère
Si certaines choses matérielles rendent vos vies plus faciles, les objets ne nous définissent pas & ne déterminent pas notre valeur intrinsèque. Or, des études montrent qu’en moyenne, on n’a même pas besoin de 50% de ce que nous possédons & qu'on se sent mieux dans des pièces de vie plus épurées & ordonnées. La solution ? Pas un rapide rangement en surface, mais un désencombrement en profondeur !
Il s’agit de faire le ménage par le vide, dans vos placards, vos bureaux, vos étagères. Jetez, donnez, vendez tout ce que vous n’avez pas utilisé depuis un bon moment. Réparez ce qui est réparable & encore utile.
Pour les vêtements, ne gardez que vos pièces fétiches, confortables & miroirs de votre personnalité ! Pour pousser l'exercice à l’extrême, Courtney, auteure du blog Be more with less, propose le défi 333 : il s'agit de se vêtir avec 33 pièces par saison, chaussures & accessoires compris.
La bonne astuce à retenir pour déterminer quoi garder, c’est de se demander : est-ce utile ? Est-ce confortable ? Est-ce que cela vous fait gagner du temps ? Quand l’avez-vous utilisé / porté la dernière fois ? Est-ce que ça évoque un souvenir agréable ?
Les mesures de délestage permettent d’éviter ce qu’on appelle l’effet de rebond, c’est-à-dire le désordre qui revient quotidiennement. Si vous avez du mal à vous lancer, vous pouvez vous référez aux papesses en la matière, qui se basent sur la méthode Dan-Sha-Ri (refuser-jeter-se détacher). Il s'agit de Marie Kondo, qui a publié sa méthode, ''La magie du rangement'', & Hideko Yamashita. Je vous conseille également de suivre les conseils de Joshua Fields Millbur & Ryan Nicodemus du blog The Minimalists ou de lire Goodbye Things : The New Japanese Minimalism de Fumio Sasaki, conférencier & chef de file du nouveau minimalisme japonais.